Warm Bodies est un film d'horreur post-apocalyptique écrit et réalisé par Jonathan Levine en 2013.
Il s'agit d'une adaptation du best-seller éponyme d’Isaac Marion publié en 2010 (ils ont pas perdu de temps). Avec un budget de 35 millions de dollars, il a été largement rentable avec plus de 110 millions de recettes au Box-Office. Il dure 90 minutes environ.
Synopsis : Le scénario sans grande surprise démarre comme un post-apocalyptique classique, à savoir un virus qui a dévasté la planète, transformant les gens en zombies assoiffés de chair humaine, tandis que le dernier groupe de survivants cloîtré derrière leur unique citadelle tente de survivre. Pour l'originalité c'est râpé...
Reprenant le principe du bouquin, le film se base sur un monologue intérieur en voix-off du personnage principal, à savoir "R", un zombie nostalgique de son ancienne vie. Un jour lui et ses potes zombies tombent sur un groupe de jeunes humains venus aussi se ravitailler (mais pas du même menu) et la bataille s'engage ; pendant le court affrontement (où les humains se prennent une grosse fessée) "R" déguste la cervelle d'un couillon et absorbe en même temps tous ses souvenirs (un nouveau pouvoir apparemment). Il se fait alors un devoir de protéger la petite amie du couillon (Julie) en la ramenant chez lui. C'est le début d'une belle histoire d'amour inter-espèces qui s'inscrit en droite ligne de Twilight... (bruits de vomi)
Julie reste donc plusieurs jours chez son sauveur zombifié, ils s'occupent comme ils peuvent avec des activités d'ados prépubères, et une connexion commence à s'installer entre eux, surtout pour "R" qui sent son cœur battre à nouveau dans sa froide poitrine. Il finit par la ramener chez lui ; hélas Julie finit par apprendre que "R" est responsable de la mort de feu son copain et elle décide de l'abandonner. C'est alors que les autres zombies, bouleversés par leur relation, commencent à redevenir de plus en plus humains. "R" tente alors de s'infiltrer dans la citadelle des humains pour les prévenir tandis que quelques squelettes sortis de nulle part ne semblent pas d'accord sur ce retournement de situation.
Les humains, notamment leur chef qui est aussi le père de Julie (le monde est petit, surtout quand il est dévasté) refusent tout d'abord de croire "R", jusqu'à ce qu'ils voient les zombies transformés se battre à leurs côtés. C'est pendant la dernière grande bataille (façon de parler) que "R" sauve encore la vie de Julie, ils échangent un baiser qui achève sa transformation en humain, et hop Happy End !
Réalisation : Bien que débutant dans le cinéma d'horreur, Jonathan Levine s'est déjà fait remarquer pour son premier long-métrage All the boys Love Mandy Lane, puis avec Wackness.
Première chose à signaler, la taille du budget donne évidemment à penser que les effets spéciaux sont bien réussis... et c'est le cas, bien que le film n'en regorge pas car se il se concentre surtout sur nos deux tourtereaux. Le montage est correct dans l'ensemble, les plans s'enchaînent rapidement et efficacement sans travers. Le film contient par contre de nombreux clins d’œil à d'autres films de zombies, ce qui démontre un ton un peu décalé le rapprochant plus d'un film parodique.
Que dire sur la structure ? L'aspect zombie horrifique est un peu laissé de côté pour faire place à des personnages sympathiques et attachants, bref des monstres teintés d'un légère candeur adolescente et d'un charme des plus loufoque, charme sous lequel toutes les pucelles de moins de 18 ans vont tomber (voilà le triste résultat de l'époque post-Twilight, on ne rêve plus d'un prince charmant mais d'une créature affreuse pour rajouter un petit côté épique). On pourra enfin noter une grosse dédicace à Roméo et Juliette ("R" et Julie, sérieusement ?) avec un remake assez chelou de la scène du balcon.
Bref, c'est amusant et enfantin, mais ça reste globalement vide d'intérêt.
Bande-son : Ce n'est pas une petite frappe qui a été recrutée à la composition car il s'agit de Marco Beltrami, qui a déjà une grosse filmographie à son actif, surtout des thrillers/films d'horreur dont il s'est fait une spécialité (saga Scream, Resident Evil, The Thing) mais aussi quelques Blockbusters (Demineurs, World War Z, I Robot, Terminator 3...).
Globalement les choix musicaux sont judicieux, en accord avec les scènes et leur rythme propre. Il a bien fallu que Marco cale quelques morceaux romantiques pour aller avec l'idylle contre nature des deux couillons. Les musiques retracent particulièrement bien les émotions grandissantes de "R", mais ça reste encore une fois un peu trop teenagers à mon goût (morceaux de rock et métal qui n'ont rien à faire ici).
Jeu des acteurs/Personnages : Première chose qui saute aux yeux concernant le casting, c'est ce couillon de John Malkovich remastérisé en dernier chef des humains (aussi sombre que l'avenir de sa carrière cinématographique) ; sinon nous avons pour les acteurs ados Nicolas Hoult (X-Men, Jack le Chasseur de Géants), Teresa Palmer (Numero Quatre, L'Apprenti Sorcier) et Dave Franco (Insaisissables, Fright Night).
Le perso principal, "R", est donc un zombie pas comme les autres dès le début du film ; il pense à peu près correctement, il fait quelques borborygmes et c'est un mélomane qui plus est ! Par contre sa dulcinée est le parfait exemple de la potiche qui tombe amoureuse du premier mec un peu spécial qui lui témoigne un brin d'intérêt (génération actuelle, quand tu nous tiens). Du coup les dialogues sont un peu limités, et pour sauver la face on fait en sorte que chaque parole de "R" ressemble à une punchline ; ça marche pas à tous les coups... L’humour est donc bien présent, à la fois dans les échanges et dans le comportement général des acteurs (mimiques exagérées, maquillage outrancier etc...). Le jeu d'acteur reste correct pour un film de ce genre.
Conclusion : Un film qui se situe plus du côté de la comédie musicale que des zombies ; une parodie en somme avec une belle morale du style "l'amour guérit tous les maux, même quand on est mort !" Le cadre reste tout de même superficiel, l'aspect film d'horreur est sous-exploité et l'humour nous arrache difficilement quelques sourires forcés. Divertissant, mais je n'irai pas au-delà.